Jaunisse nanisante, larves d’altises, septoriose... les défis techniques sont nombreux
En plaine, la douceur de l’hiver a des conséquences plutôt marquées cette année. Jaunisse nanisante, larve d’altises sur colza, septoriose et rouille sont notamment observées.
© Arvalis-Institut du végétal
D’un point de vue sanitaire, ce printemps pourrait être qualifié de mouvementé. La douceur de l’automne et l’absence de gel une bonne partie de l’hiver ont en effet des conséquences assez marquées cette année dans les parcelles.
Partout, les conseillers techniques de la chambre d’Agriculture observent des cas de jaunisse nanisante sur blé et orge.
« C’est directement lié à la présence des pucerons à l’automne qui sont restés longtemps en raison des conditions météo », explique le conseiller du Cercle de Bréval-Limay (Yvelines), Benoit Savalle : « Les agriculteurs qui n’ont pas mis d’insecticides à l’automne ou qui n’ont pas fait de traitement de semences sont relativement touchés. »
Des pertes de rendement de 30 à 40 % pourraient être observées dans certaines parcelles.
En Essonne, la jaunisse fait aussi parler d’elle « comme le fait le plus marquant de l’année », souligne le conseiller du Cercle d’Étampes-Méréville, Emmanuel Griard : « Les parcelles en fond de vallée ou en bordure de bois sont davantage concernées mais la situation est assez générale. »
En Val-d’Oise, les cultures semblent légèrement moins touchées, « seules 2 ou 3 % des parcelles sont concernées », affirme le conseiller du Pays-de-France, Stéphane Boulet, qui alerte toutefois : « Certaines parcelles qui ont pourtant reçu une protection présentent quelques symptômes, c’est dire l’importance de l’agression. » Cela fait plus de dix ans qu’une attaque de cette ampleur n’avait pas été observée.
« Cependant, cet automne, nos conseils avaient été clairs », affirment les conseillers : « Toutes les parcelles devaient avoir reçu une protection contre les pucerons. »
Autre fait marquant de l’année : les conséquences des larves d’altises observées sur les colzas à l’automne, surtout en Yvelines et Val-d’Oise. « Les cultures sont beaucoup moins vigoureuses et en tout cas, plus hétérogènes qu’une année normale », affirment Benoit Savalle et Stéphane Boulet. Des conséquences sur les rendements pourraient, là aussi, être observées.
« Au lieu de 35-40 quintaux sur mon secteur, certaines parcelles pourraient n’en donner que 15 ou 20 », estime Benoit Savalle.
Enfin, la pression septoriose n’épargne aucun secteur et tous les techniciens s’accordent à dire qu’il est nécessaire d’être vigilants.
« Pour le moment, elle est sous contrôle », affirme Stéphane Boulet, « mais on l’observe bien dans le bas des plantes et on voit qu’elle ne demande qu’à monter ». Là aussi, les programmes fongicides et le rythme des protections seront déterminants.
Quant aux adventices, les préoccupations sont grandes. Raygrass et vulpin sont présents en quantité et posent problème là où parfois ils n’étaient que rares.
« Le raygrass s’installe là où avant, nous étions encore épargnés », souligne Emmanuel Griard : « Pour cette année, cela ne devrait pas avoir une trop grande incidence mais c’est le début des soucis pour les années à venir. »
Le défi de la lutte contre les adventices est immense, la lutte chimique seule n’étant plus en mesure de contrôler les populations. Les conseillers de la chambre d’Agriculture testent les leviers agronomiques et sont déjà en mesure de proposer un ensemble de solutions à l’échelle de l’exploitation pour limiter au maximum la pression des adventices.
Toutes les plates-formes traiteront de ce sujet en juin.