Changement climatique : quel vignoble demain ?
Le Groupement départemental de développement viticole de Loir-et-Cher (GDDV 41) a tenu son assemblée générale le 7 janvier à Saint-Romain-sur-Cher, faisant la part belle à une présentation sur le changement climatique.
Le Groupement départemental de développement viticole de Loir-et-Cher (GDDV 41) s’est réuni en assemblée générale le 7 janvier à Saint-Romain-sur-Cher.
Après l’assemblée générale statutaire, un point a été fait sur les actions menées en 2015 dont, notamment, sur deux nouvelles expérimentations : l’une sur les pièges et les essais sur drosophiles suzukii et sur la lutte biocontrôle, et l’autre sur le désherbant Belhouka.
Fin novembre, le GDDV 41 a déposé un dossier de GIEE (Groupement d’intérêt économique et écologique). Il s’agit d’un collectif d’agriculteurs regroupés pour « produire autrement » et répondre à trois objectifs : performance économique, environnementale et sociale. Le dossier se centre sur les « performances agroécologiques du vignoble de Touraine : couverts végétaux, biodiversité et travail du sol ». À ce jour, vingt viticulteurs répartis sur plusieurs terroirs (de l’Orléanais à Montlouis-sur-Loire en passant par la Touraine) sont engagés dans le GIEE du GDDV 41, dont deux en viticulture biologique.
Par la suite un état des lieux du changement climatique a été proposé par le conseiller de la chambre d’Agriculture (CA 41), Gérard Gatay, qui a interpellé l’assistance : « D’après les études, le changement climatique est un phénomène avéré. D’ici à 2100, on pourrait gagner 2,4°C et avoir le climat actuel de Bordeaux dans la région Centre Val-de-Loire : fera-t-on des vins de Bordeaux dans le Loir-et-Cher ? »
Michel Badier, conseiller viticole à la CA 41, a localisé le sujet grâce à une étude réalisée en octobre 2015 sur dix départements, dont le Loir-et-Cher, et menée par Frédéric Levrault de la chambre d’Agriculture de Poitou-Charentes. Il s’agit de projections climatiques basées sur le scénario le plus optimiste du Giec* (une augmentation de 1,5 °C de la température moyenne mondiale).
En Loir-et-Cher, dans le secteur de Noyers-sur-Cher, la température moyenne annuelle gagnerait 1,4°C dans la période « années 2030 » (entre 2016 et 2045), et 2,9°C dans la période « années 2080 » (entre 2066 et 2095) par rapport à la période « années 1970 » (données mesurées entre 1956 et 1985). Selon cette étude, les gels d’hiver et de printemps devraient être moins fréquents.
En revanche, l’indice de fraîcheur des nuits de septembre serait plus élevé, tout comme l’indice de Winckler (somme des températures moyennes journalières à partir de la base 10°C effectuée du 1er avril jusqu’au 30 octobre de chaque année) avec une médiane à 1480° en période 2030, et le nombre de jours très chauds.
Les vignerons seraient donc amenés à vendanger plus tôt, courant août.
L’année 2015 est donc assez représentative de ce schéma qui pose de nombreuses questions : rendement, type de cépage à planter, lieux de plantations, irrigation, organisation du travail, modification des cahiers des charges… « Il y a un vrai travail à faire. Des groupes de travail en viticulture se mettent en place pour créer un plan d’action et partager les expériences entre vignobles », a affirmé Michel Badier.
* Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.