La récolte de miel s’annonce prometteuse
Nicolas Douillet, apiculteur professionnel à Yèvre-le-Châtel et président de la section apicole de la FNSEA du Loiret, fait un point en ce début de récolte de miel.
Fils d’agriculteur, Nicolas Douillet est installé en tant qu’apiculteur professionnel depuis quatorze ans et gère 800 ruches dans un rayon de 220 km autour de la commune de Yèvre-le-Châtel. Avec l’aide de son épouse salariée et de saisonniers, il les déplace, au gré des saisons, sur des parcelles agricoles en jachères ou dans des forêts de l’ONF (Office national des forêts).
Il produit le classique miel de printemps, mais aussi du miel de fleurs du Gâtinais, du Miel Châtaignier dans la forêt de Fontainebleau, du miel de carottes en Beauce, d’acacia dans l’Yonne, de tilleul sur le Domaine de Chantilly, du miel de luzerne dans la Marne et de sarrasin là où il en trouve !
« Je vends 30 à 40 % de ma récolte au détail ou en demi-gros, le reste à des revendeurs, précise-t-il. Je crée également des produits dérivés comme du pain d'épices et des pastilles au miel ».
Afin « d’améliorer la génétique et préserver un bon niveau de production », il pratique également l’élevage de reines et constitue chaque année 300 nouveaux essaims, dont la moitié est revendue.
Comme partout, le début de la récolte 2020 est prometteur dans le Loiret.
« Il s’est mis à faire très beau dès la mi-mars. Le temps était constant, les conditions propices pour faire du miel. Nous faisons donc une belle récolte de miel de fleurs de printemps. Mais, de là à dire que c’est la récolte du siècle, c’est faux ! Il ne faut pas oublier que l’année passée, à cette époque, les ruchers crevaient de faim et que nous n’avions pas un gramme de miel ».
Certes, Nicolas Douillet va faire 20 à 30 % de plus par rapport à une bonne année, mais ça ne va pas pour autant compenser le manque à gagner de 2019.
« Surtout que la récolte de miel d’acacia est très moyenne. La pluie et les orages ont écourté la floraison ». Lui qui fait cinq récoltes dans l’année craint la sécheresse annoncée. « Il faudrait qu’il se remette dès maintenant à pleuvoir, lance-t-il. Les apiculteurs ont les mêmes contraintes que les agriculteurs par rapport au climat. Il nous faut toujours trouver un intermédiaire ».
La crise sanitaire du Covid-19 et notamment la fermeture de certains marchés et épiceries fines a eu un impact direct sur son entreprise. « Le coronavirus n’a pas changé notre façon de travailler pendant cette période où nous avons la tête dans le guidon. Par contre, il n’y a pas eu de ventes pendant ces deux mois, ce qui engendre une grosse perte économique. »
Cette crise conforte l’apiculteur dans son projet d’ouverture d’une boutique à Yèvre-le-Châtel à l’horizon 2021.
« Cette crise du coronavirus nous a montré que les consommateurs ont envie de consommer mieux et local, assure Nicolas Douillet. C’est bien de produire, mais encore mieux de maîtriser toute la filière : création d’essaims, développement des populations, extraction du miel, conditionnement et enfin la vente directe. ».
Doriane Mantez