Machinisme
Trente outils de désherbage mécanique en action à Digny
La FRCuma et la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir ont organisé une belle démonstration dynamique de matériels de désherbage mécanique le 29 septembre, à Digny.
La FRCuma et la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir ont organisé une belle démonstration dynamique de matériels de désherbage mécanique le 29 septembre, à Digny.
Houes rotatives, herses-étrilles, roto-étrilles, bineuses et même robots, toute la panoplie des outils de désherbage mécanique s'est montrée sous ses plus beaux atours, mercredi 29 septembre à Digny.
Trente machines
Là, sur l'exploitation d'Éric Maisons, la Fédération régionale des Cuma* et la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir ont organisé une journée de démonstrations dynamiques de ces matériels. Avec la complicité des concessionnaires du secteur, une trentaine de machines a pu être présentée.
Et les agriculteurs n'ont pas boudé le plaisir de voir évoluer tout ça, puisqu'ils ont été plus de deux cents à faire le déplacement.
Mais avant de laisser les outils évoluer tour à tour, les organisateurs avaient prévu un atelier sur la gestion du désherbage. Car si le désherbage mécanique a le vent en poupe, s'il constitue parfois l'unique alternative, il ne saurait être envisagé isolément pour se débarrasser des adventices. Il doit se combiner avec des leviers agronomiques. Néanmoins, avec la montée des résistances, l'interdiction de nombreuses matières actives, il s'avère être une solution de plus en plus incontournable.
Fenêtre d'utilisation
En attendant, ces outils mécaniques ne s'utilisent pas sur toutes les cultures, ni à n'importe quel stade et encore moins en dehors de conditions météo adaptées, les fameuses fenêtres d'utilisation. Il peut se passer une saison sans qu'aucune de ces fenêtres ne s'ouvre… Il ne faut pas les utiliser non plus sur des cultures propres, au risque de déclencher des levées d'adventices. Chacun possède ses spécificités et ses limites.
La journée de démonstrations a débuté par les plus simples de ces outils, un chassis hérissé de fines tiges de métal, les herses-étrilles. Elles sont utilisables en plein sur la plupart des cultures, du stade pré-levée à montaison sur les céréales à paille ou le colza. C'est le matériel le moins onéreux.
Dans la foulée, a été présentée la roto-étrille. Sur cet outil, les fines tiges métalliques sont montées sur des roues et forment des soleils. Plus agressif que la herse-étrille, il s'utilise jusqu'à des stades plus précoces, tallage pour les céréales à paille et à la limite épi 1 cm sur colza. Ce matériel est le moins exigeant en puissance.
Le tour des houes rotatives, ou écroûteuses, est venu l'après-midi. Comme son nom l'indique, elles cassent la croûte de battance. Les dents de la houe rotative sont plus grosses que celles de la roto-étrille et forment comme des cuillères. La houe nécessite une vitesse d'avancée assez importante pour déraciner les adventices. Comme pour les deux outils précédents, le désherbage s'effectue à l'aveugle en pré-levée puis on repasse à chaque levée de mauvaises herbes tant que la culture le permet.
Bineuses guidées
Enfin, la journée s'est achevée par les démonstrations de bineuses. Contrairement aux autres, elles ne travaillent que l'inter-rang en prenant le relais après les passages précoces des autres outils. Elles sont utiles du stade tallage au stade deux nœuds, sur la plupart des cultures. Elles peuvent être équipées de différentes dents ou lames et autres accessoires. Toutes celles en démonstration étaient dotées de caméras de guidage. Bien équipés, ces outils sont ceux qui présentent le plus de différences les uns par rapport aux autres, et aussi les plus chers.
Et robots
Parallèlement, deux robots ont été présentés. Le Farmdroïd FD20, qui avait fait sensation lors du dernier salon Innov-agri par ses capacités à semer en géolocalisant chaque graine et à biner entre les rangs et autour des plants ensuite. Et, porté par Carré, le robot Anatis qui s'adresse plutôt au maraîchage. Il fonctionne sur batteries, est guidé par GPS et caméras et cache ses moteurs dans ses roues. Sa barre de deux mètres peut accueillir jusqu'à six éléments.
« Ça s'est bien passé, a soufflé l'animateur de la FRCuma, François Ferrando, à l'issue de la journée. Les concessionnaires ont joué le jeu et répondu présent. Je crois que le public a apprécié de voir autant de marques ». Il y avait en tout cas largement de quoi éclairer sa lanterne.
*Coopératives d'utilisation de matériel agricole.