Les Assises de la ruralité démarrent sur les chapeaux de roue
La première réunion des Assises de la ruralité s’est tenue le vendredi 6 novembre à Rambouillet (Yvelines). La soirée a été particulièrement riche.
C’est une soirée particulièrement riche en idées et en témoignages qui s’est déroulée vendredi 6 décembre à l’hippodrome de Rambouillet (Yvelines). Une première réussie pour les Assises de la ruralité. La salle était bondée et les élus, présents pour écouter les habitants.
La sénatrice Sophie Primas, la conseillère départementale Christine Boutin, le député Jean-Frédéric Poisson, le président du conseil départemental, Pierre Bédier, et même le président du Sénat et sénateur des Yvelines, Gérard Larcher, avaient fait le déplacement.
Ce rendez-vous était le premier d’une série de cinq durant lesquels le conseil départemental va à la rencontre des habitants, de leur quotidien et de leurs problématiques pour créer une politique qui colle au plus juste à leurs besoins.
« Le monde rural va mal », a d’abord lancé la vice-présidente en charge de la Ruralité, Pauline Winocour-Lefèvre : « Il y a un malaise et une perte d’identité dans ces territoires. Si entre « ruraux », « néoruraux », « rurbains », les habitants sont assis entre deux chaises, le département, lui, s’est vu carrément retirer sa chaise. De 160 millions d’euros de dotation globale de fonctionnement auparavant, nous ne touchons plus que trente millions aujourd’hui. Il nous faut donc revoir la méthode et faire mieux avec moins. Et c’est pourquoi nous avons choisi de vous laisser la parole pour connaître vos attentes. »
Afin de lancer les échanges, le département avait prévu un film d’une vingtaine de minutes dans lequel des Yvelinois donnaient leur point de vue sur la ruralité.
Le public n’a pas manqué de réagir, interpellant parfois sans détour les élus. « Il faudrait faire quelque chose pour les transports », a soufflé une jeune étudiante. Une idée reprise par son voisin quelques rangées plus loin : « L’enfer des transports existe aussi sur la route. La N10 est saturée tous les jours. »
Autre problématique, celle des nouvelles technologies : « C’est indispensable aujourd’hui pour créer et maintenir des activités économiques et donc de l’emploi », a fait valoir un chef d’entreprise : « Si on ne veut pas de village dortoir, il nous faut ces équipements. »
Toute la soirée, les prises de parole se sont succédé avec toutes, un point commun : la volonté de « conserver cet équilibre si précieux entre caractère rural et développement économique qui caractérise les Yvelines ».
« L’activité agricole disparaît de nos villages mais nous sommes attachés à l’agriculture et à la forêt », ont lancé plusieurs habitants : « Avoir des agriculteurs, des productions locales, c’est important. Il faut même aller plus loin en soutenant la transmission des exploitations et l’installation des jeunes. »
Pour certains, c’est tout un mode de fonctionnement qu’il faut repenser : « La piscine n’est pas chauffée au bois des Yvelines et à la maternelle, mes enfants ne mangent pas de viande ou de légumes produits localement. Il y a à faire de ce côté-là pour encourager les filières », est intervenu un jeune père de famille.
Après plus de deux heures d’échanges, la rencontre s’est achevée par les interventions de Pierre Bédier et Gérard Larcher.
Satisfait d’avoir assisté à une soirée si riche, le premier a toutefois prévenu : « L’espace rural fait partie de l’ADN des Yvelines. C’est une richesse que nous voulons absolument préserver mais nous ne pourrons apporter que des réponses économiquement tenables. »
De son côté, Gérard Larcher a souligné cette nécessité de maintenir « l’équilibre » : « La ruralité, c’est l’âme de notre territoire. Sur les 262 communes, 160 sont rurales. Cela représente 58 % du territoire et un sixième des habitants. Soyez assurés de notre détermination à conserver cela. »
Encore trois réunions publiques sont prévues dans le cadre des Assises de la ruralité : vendredi 20 novembre à 20h à la salle des fêtes de Houdan, jeudi 26 novembre à 20h au foyer rural de Jouars-Pontchartrain et jeudi 3 décembre à 20h au centre Louis-Jouvet à Bonnières-sur-Seine. Tous les Yvelinois y sont invités.