Inondations : les organisations professionnelles et le préfet font le point sur la situation
Le 13 juin, la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher a tenu une session largement consacrée aux inondations.
« On devait être en mode projets mais on est en mode survie. » C’est par ces mots que le président de la chambre d’Agriculture, Philippe Noyau, a ouvert la session du 13 juin à Blois largement consacrée aux intempéries et inondations de ces derniers jours.
Cette session a permis aux élus de partager la situation sur le terrain, selon les secteurs et productions.
Elle a aussi permis de faire remonter les demandes et inquiétudes des agriculteurs : problème de commercialisation des fraises et d’approvisionnement des aliments en volaille et porc, difficultés supplémentaires pour les agriculteurs biologiques, jeunes plants de vigne asphyxiés par les sols trop mouillés, problèmes d’écoulement de l’eau notamment liés au non entretien des fossés, forêts détrempées et chutes de chênes sur les clôtures, quid de l’eau potable ?, du devenir des hectares non semés ?, du stockage de l’eau et des assurances ?…
« La nature, c’est 100 % de l’année. Donc il faut une prise de conscience de tous sur l’entretien de notre territoire », a alerté Blandine Terrier.
Au 15 juin, 153 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle sur 283 et neuf autres devraient les rejoindre. Ce régime d’indemnisation n’est pas spécifique à l’activité agricole et est codifié dans le Code des assurances.
Aux agriculteurs dont le siège d’exploitation se situe sur l’une de ces communes, les organisations professionnelles agricoles (OPA) ainsi que la direction départementale des Territoires (DDT) conseillent de ne pas modifier leur déclaration Pac.
La chambre d’Agriculture a aussi fait une demande de reconnaissance en calamités agricoles et estime au minimum à 150 millions d’euros le montant des pertes de production, ajoutant : « Si la pluviométrie continue, on va perdre encore plus de volume. »
En dressant l’état des lieux de la situation, tous les élus avaient le même mot d’ordre : remonter le moral des agriculteurs, les aider à garder l’envie et trouver des solutions d’apaisement.
« Je tiens à remercier les pompiers, la DDCSPP, le conseil départemental et tous les services qui ont aidé. Bon an, mal an, la crise a été gérée. (…) À moyen terme, il faut tirer les leçons de tout cela. Nous pourrons travailler entre chambres consulaires car nous sommes liés par les métiers que l’on représente. Nous n’avons pas le droit de laisser des agriculteurs sur le bord de la route, il faut que l’on s’y mette tous », a conclu sur ce sujet Philippe Noyau.
En réponse, le préfet Yves le Breton est revenu, dans un premier temps, plus globalement sur les événements qu’a subi le département. « Dans certains secteurs, le Loir-et-Cher a connu des inondations sans précédents de mémoire humaine. Nous devons faire face à de lourds dégâts mais je tiens à souligner qu’il n’y a aucune perte humaine à déplorer, c’est important. »
Il a poursuivi : « La période la plus difficile et la plus longue est devant nous, il faudra l’expliquer aux gens. Je l’ai dit aux maires le 10 juin car ils sont le réceptacle de cette émotion. J’ai été sensible à vos remarques, notamment sur le soutien psychologique à apporter aux agriculteurs. »
Sur le court terme, le préfet souhaite poursuivre le travail déjà entrepris depuis un an avec la profession agricole et, sur le plus long terme, il prend note des sujets importants à traiter : la gestion de l’eau, le drainage et curage des cours d’eau, l’entretien des massifs forestiers, le système assurantiel à revoir.
Il note : « Il y a une vraie réflexion à mener. La semaine dernière, j’ai été marqué par les images de la Beauce : certains champs ressemblaient à des rizières. Le monde rural, avec ses difficultés, va de l’avant et le comice agricole à venir va être un moment pour réaffirmer notre confiance et notre foi dans l’agriculture. »