Fuite d’hydrocarbures : plus de dix hectares noyés
À Autouillet (Yvelines), une rupture de canalisation d’un pipeline a provoqué une marée noire sur plus de dix hectares de culture.
Plus de dix hectares noyés sous une épaisse couche de pétrole brut. C’est le triste spectacle que Jérôme Corby et ses voisins agriculteurs ont découvert lundi matin. À Autouillet (Yvelines), la rupture d’une canalisation du pipeline exploité par Total a provoqué le déversement de plusieurs millieurs de litres d’hydrocarbures en plaine, provoquant une pollution sans précédent.
« Au réveil lundi, j’ai senti une odeur très forte dans la cour de ferme, je pensais avoir un problème avec ma citerne, raconte d’abord Jérôme Corby. Puis j’ai constaté une pollution dans le ru de la Coquerie, c’était de grosses plaques de pétrole brut et des hydrocarbures s’écoulaient aussi dans mon collecteur de drain. J’ai de suite compris ».
La catastrophe aurait débuté dimanche soir, aux alentours de 22 h 30 entre les communes d’Autouillet, Vicq et Boissy-sans-Avoir. Le groupe Total explique avoir reçu « une alerte de baisse de pression sur le pipeline d’Île-de-France, sur le tronçon reliant le dépôt de Gargenville (Yvelines) à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) ».
« Il y a entre quatre et cinq hectares de blé totalement noyés chez mon voisin, reprend Jérôme Corby. Et de mon côté, j’ai une parcelle de neuf hectares de colza qui est touchée. »
Si les opérations de dépollution ont débuté dès le lendemain, les agriculteurs s’interrogent encore quant à la conduite à tenir et aux indemnisations futures. « Je veux savoir si ma parcelle est totalement condamnée ou si je peux continuer à cultiver ce qui n’a pas été touché. Et après, quid des prochaines années ? Il va falloir décaper, ramener de la terre, les sols vont être destructurés, il faut refaire le système de drainage dans la partie haute de ma parcelle... Nous en avons pour trois, voire cinq ans à rétablir la situation. »
Deux jours après la catastrophe, le 27 février, le ministre de l’Environnement, François de Rugy, s’est rendu sur place pour un point de situation sur les opérations de confinage et de dépollution en cours.