Chambord bloqué par plus de cent agriculteurs
Les agriculteurs de Loir-et-Cher se sont mobilisés le mercredi 22 juillet à Chambord (Loir-et-Cher), afin d’interpeller le gouvernement sur une revalorisation des prix.
Mercredi 22 juillet, dès 9h30, des agriculteurs de la FDSEA et Jeunes agriculteurs (JA) de Loir-et-Cher ont mis en place des barrages filtrants — avec tracteurs et bottes de paille — autour des quatre portes principales d’accès à Chambord.
Tout un symbole, puisque ce site est un domaine d’État : « Vu que nous en avons après le gouvernement, c’est un bon moyen de cibler cette action. C’est un peu notre Mont-Saint-Michel local », précise Guillaume Gonet, président de JA 41.
Cette action « choc » a permis aux agriculteurs présents de dialoguer avec les automobilistes. « Je dirais que 95 % des personnes comprennent notre détresse donc un discours intelligent s’instaure, notamment sur la traçabilité des produits. Souvent, ils ne voient pas quelles sont leurs armes pour nous aider. Je leur réponds qu’ils peuvent être plus exigeants vis-à-vis des distributeurs », témoigne Axel Masson, éleveur à Langon.
Certains visiteurs ont même pris le parti de finir à pied les quelques kilomètres qui les séparent du château. « Ce n’est pas évident avec les enfants mais nous avons pu voir quelques biches », positive un touriste.
Par le biais de cette journée de blocage à Chambord, les agriculteurs de Loir-et-Cher, qu’ils soient retraités, éleveurs ou encore jeunes installés, interpellent le gouvernement et montrent leur solidarité avec les autres départements français mobilisés depuis plusieurs jours.
« Aujourd’hui, il devrait y avoir des annonces à la suite du conseil des ministres : nous ne nous contenterons pas de paroles, nous voulons des actes. Nous voulons que l’accord du 17 juin avec les acteurs de la grande distribution soit appliqué, que les prix soient revalorisés, qu’il y ait moins de normes et que le gouvernement insiste sur la traçabilité de la viande », souligne Florent Leprêtre, président de la FDSEA de Loir-et-Cher.
Ce mercredi 22 juillet, les agriculteurs ont donc travaillé à leur survie.
Juste après l’action loir-et-chérienne, le gouvernement a présenté un plan de soutien à l’élevage français avec des mesures de conjoncture et des mesures structurelles.
Par exemple, l’État engagera avec les banques une restructuration de l’ensemble des dettes à moyen et long termes des éleveurs en difficulté, en particulier les jeunes et récents investisseurs, avec le soutien de la médiation du crédit, et la Banque publique d’investissement pourra garantir jusqu’à cinq cents millions d’euros de crédits bancaires de trésorerie aux entreprises du secteur de l’élevage.