Agriculture et numérique : bientôt le mariage !
Le rapprochement entre numérique et agriculture se concrétise en Eure-et-Loir : vendredi 29 mai à Châteaudun, le lancement du campus Les champs du possible prenait des allures de fiançailles.
Plus de trois cents représentants des territoires, de l’agriculture, du numérique, des acteurs économiques et de l’enseignement ont répondu présents à l’invitation du député Philippe Vigier. Tous se sont retrouvés à l’ancien siège de la coopérative d’Agralys.
C’est sur ce site d’un hectare qu’un campus d’expérimentation ouvrira ses portes début octobre. Le lieu se voudra « un écosystème favorable au développement des technologies dans l’agriculture ».
Le campus accueillera des étudiants : le lycée agricole de Nermont, qui devient propriétaires des lieux, va y installer une partie de ses formations continue et initiale. Le lycée souhaite aussi ouvrir une nouvelle formation d’ici à 2016 ou 2017 : un BTS « systèmes numériques » en apprentissage, unique en région Centre Val-de-Loire.
Le directeur de l’établissement, Xavier Marin, indique : « On dit souvent qu’il y a un fossé entre le monde de l’école et celui du travail. Ici, il y a une volonté de faire le joint entre les deux. » Car Les champs du possible vont aussi être investis par une dizaine de startups spécialisées dans les objets connectées et l’agriculture de précision. « On veut permettre à ces jeunes pousses de se développer et de s’élancer », explique Philippe Vigier.
Ces entreprises auront accès à cent mètres carrés d’espaces de travail, d’un appui logistique, et d’un accompagnement assuré entre autres par l’association Agrodynamic et développement durable, la chambre d’Agriculture, le conseil départemental, le Pays dunois, le Centre européen d’entreprise et d’innovation, le Comité de développement économique d’Eure-et-Loir et le Crédit agricole.
Un laboratoire de fabrication doté d’outils à commande numérique (fraiseuses, imprimantes 3D,…), leur permettra de réaliser des prototypes, qu’ils pourront ensuite tester en « grandeur nature » sur un terrain d’expérimentation et dans un réseau de fermes. Les travaux et le matériel coûtent presque 3,5 millions d’euros. L’enseignement catholique du Centre et le lycée de Nermont ont chacun apporté un million d’euros, l’Etat subventionne le projet à hauteur de 900 000 euros, le restant provient de l’Europe, du département et de la région. 700 000 euros seront par ailleurs consacrés à l’aide au développement des start-up, à l’animation et au marketing.
« C’est important d’accompagner les startups dans ce segment reconnu qu’est l’agriculture, souligne Philippe Vigier. Il y a une technicité de l’agriculture eurélienne, reconnue dans le monde entier ». Eric Thirouin, le président de la chambre d’Agriculture, ne peut qu’adhérer à ce discours. « En agriculture on est à la pointe, on est dans l’expertise. On parle souvent de principe de précaution. Si on veut une France qui gagne, il faut ajouter le principe d’innovation ! » a-t-il lancé lors de la cérémonie de lancement du campus.
Une cérémonie qui s’est révélée à l’image de ce que veulent être Les champs du possible : connectée, dynamique, « à l’américaine ». Seul bémol : le vent a empêché de faire voler le drone !
En attendant les faire-part, la date de l’ouverture officielle de ce campus agrico-numérique est fixée : ce sera le 3 octobre.
Retrouvez ici le site web du campus.